LES COMPAGNIES DE ROUTIERS

L’existence des mercenaires remonte en des temps beaucoup plus lointains que le Moyen-Age. Tout au long de notre histoire, les souverains et les états ont pris dans leur armée des étrangers pour augmenter leurs effectifs et pour les protéger. La plupart des mercenaires du Moyen-Age étaient des bâtards de familles nobles, des paysans sans terres et des compagnons sans travail. Ces hommes étaient avides d’aventure et de pillage et ils ne suivaient donc pas les règles de la guerre. De ce fait, les hérauts ne s'intéressaient pas à eux .
Au douzième siècle apparut un nouveau genre de mercenaires appelés "routiers" ou "cottereaux" qui étaient des miséreux mais aussi des exclus de la société. Ces hommes venaient de lieux différents mais ils étaient plus nombreux dans trois régions de France, à savoir la Provence, les Pyrénées et le Brabant en Flandre. Ces soldats qui ne se battaient pour aucun honneur, pour aucune foi possédaient l’arme la plus efficace de l’époque : l’arbalète.
Les mercenaires posaient un véritable problème aux souverains du fait de leur attitude, leur barbarie, leur absence de foi. C’est le roi Charles VII qui proposa le premier une solution : créer une armée permanente. Seuls les rois auraient la possibilité de disposer des troupes et de nommer les officiers. Surtout, dorénavant, ce seront les capitaines qui seront responsables de l’attitude de leurs hommes. Toutefois, cette situation ne plut pas à tous les mercenaires et le roi dut mener une campagne contre ces réfractaires.
 
- Lambert de Cadoc, favori du roi Philippe Auguste
- Mercadier et Brandin, soldats des Plantagenêts
- Francesco Sforza qui se battit pour les plus offrants et en sera récompensé puisque le roi de Naples lui donnera le duché de Bari
- Sigismond Malatesta qui fut d’abord au service du pape, puis se loua à plusieurs villes italiennes. C’était un guerrier farouche et célèbre surtout pour son manque total de moralité
- Bartoloméo Colleoni qui, grand chef de guerre, vit sa réputation dépasser les frontières

 

 


DEFINITION ET ORGANISATION DES GRANDES COMPAGNIES MEDIEVALES

Des brigands aux grandes compagnies
C’est en France que les pillards sont les plus nombreux, les plus glorieux et les plus riches ,pendant le Moyen-Age, la féodalité est suffisamment forte pour rendre le pays prospère ,mais pas assez pour faire que les brigands deviennent hors-la-loi, malgré cette faiblesse physique de la féodalité  où le roi n’est qu’un seigneur comme les autres.
Le roi et les seigneurs ne pensent qu’à agrandir leur royaume ou domaine, ils ne sont portés par aucun autre but que celui de se nourrir et de bien vivre.


SCHEMA FEODAL

Les grandes compagnies constituent une sorte de capital de force armée , dont les rois et les seigneurs se servent avec plus ou moins d’habilité.
Les formes les plus hétéroclites de pillage se succèdent, elles se heurtent à de soudaines oppositions de la part des populations sédentaires, face à cette incertitude, le schéma féodal se crée.
Le seigneur en armes protège la population paysanne, en contrepartie les paysans payent des tributs. De plus,  ceux-ci doivent quarante jours d’assistances bénévole à l’intérieur d’une certaine zone qui ne dépasse pas beaucoup les limites du fief ; au-delà de ces limites, le seigneur préfère payer des mercenaires « hommes de Guerre » , plutôt que des paysans ou artisans munis d’une épée qu’ils manieraient sans habilité.
Ainsi apparurent au XII ième siècle « les brigands » ;  hommes à tout faire venant du Nord, de la Catalogne et de l’Aragon.


LES ROUTIERS

Si les expéditions auquelles prennent part ces mercenaires durent plus de quarante jours , ils se voient bientôt licenciés et sans travail, n’appartenant à aucun fief, à aucune ville, ces bandes de soldats errent sur les routes de France. Ces bandes hétéroclites, peu disciplinées et mal organisées subviennent a leurs besoins par le pillage ; ce nomadisme leur vaudra le nom de « routiers » et leur bande celui de « route ».
L’habitude de piller n'est pas propre aux brigands, les troupes « officielles » dévastent aussi des régions, mais seulement en pays ennemi ou du moins étranger.
Les brigands sont « amis de Dieu et ennemi de tout le monde » (pour eux , "l’étranger" est partout).
Profitant de l’absence de LOUIS VII, parti en croisade en 1147, d’innombrables bandes de Brabançons, d’Aragonais, de Basques, de Navarrais déferlent sur ses terres et les mettent a sac. Une fois le pays pillé et usé jusqu'à la corde, les brigands s’en vont ailleurs, rançonnant, incendiant, volant ; certains d’entre eux, mieux organisés s’installent dans des repaires.
  Philippe Le Bel recrute lors de ses campagnes dans les Flandres contre les Anglais  ; il se contente de désigner les chefs avec qui il traite les questions de soldes et autres clauses du contrat.
Ces chefs réunissent des hommes, les nourrissent, les logent et les entraînent au besoin, en retour ces hommes obéissent à leur Capitaine.
Dés lors, les aventuriers, rompus au métier de la guerre pillent au gré de leur pérégrinations, deviennent aussi des organisateurs, des officiels, responsables d’hommes qui respectent leurs chefs et se battent pour lui.
Si beaucoup de ces chefs des grandes compagnies sont admirables, c’est qu’il est très difficile de commander à des hors-la-loi, à des hommes rudes venus de partout et habitués à l’indépendance que confère le nomadisme et l’absence de liens sociaux.
En s’organisant, en se disciplinant, sans toutefois faire de concessions aux seigneurs qui les paient, les brigands voient se renforcer leur efficacité et leurs ambitions.
Les grandes compagnies prennent des châteaux–forts, s’y installent et s’y fortifient, aucun de ces brigands n’a de réel désir de pouvoir, ainsi leur impudence les amènent à faire payer un tribut au roi pour lui permettre de rentrer sur ses terres .
Mais jamais ils ne tentent de renverser le pouvoir établi pour prendre sa place, il ne le respecte pas, cela leur suffit.


ORGANISATION des GRANDES COMPAGNIES

La Compagnie du frère Morial comprend 3550 hommes.
Le frère Morial veille à ce que soit équitablement réparti le butin, à ce que personnes ne pille à son compte ; il engage un caissier qui tient à jour le livre de compte, il organise un commerce avec les marchands ; sa justice est implacable, ses sentences exécutées immédiatement. Morial jouit d’une autorité sans bornes sur ses hommes dont le nombre s’accroît rapidement. Il  voit affluer dans ses rangs des chevaliers et des nobles.
En France également, les Routiers forcent les ecclésiastiques à les suivre pour tenir les écritures, ils enlèvent des cuisiniers, des maréchaux-ferrants, des lingères, des tanneurs, des boulangers, etc.


QUELQUES NOMS DE GRANDS CAPITAINES

Jean d’Armagnac, chargé par le roi d’aller débarrasser la Lombardie des « Capitaines de Grandes compagnies », veut pour ce faire engager en chef de compagnie, lui-même Capitaine, le célèbre Marchez : "point ne le laisserai derrière" dit-il "et cela pour deux raisons, l’une que j’aime grandement sa compagnie et son conseil, car en tous fait d’armes il est subtil et expert pour prendre et acheter des forteresses ou pour donner conseil en toutes les matières d’armes."
L’autre raison est que quoiqu’il ait vendu et livré le château d’Alleuze et autres forts qu’il tenait et qu’il ait reçu de l’argent,  Mérigot Marchez se repent beaucoup d’avoir restitué le château d’Alleuze contre une forte somme d’argent et Froissart.
Cependant Mérigot ne reste pas longtemps inactif a vivre de ses rentes, sur le conseil de ses fidèles compagnons , il reprend sa vie d’aventure et de pillage, étant assermenté par le roi d’Angleterre, il met tout à feu et à sang sous ce prétexte. Il reste en France et continue de piller gaiement les contrées du roi par lesquelles il passe, au grand désarroi de Jean d’Armagnac.
Finalement il est livré par un cousin et jugé par le tribunal du Châtelet qui le condamne à avoir la tête tranchée ; le dernier château ou il vécut , celui de la Roche-Vendeix fut rasé par la population des environs afin qu’aucun bandit n’en fasse jamais plus son repaire .

GEOFFROY TÊTE NOIRE

L’un des principaux lieutenant de Mérigot Marchez, Geoffroy s’empare du Château de Vent Adour où il pouvait vivre pendant sept ans comme feu son chef l’avait fait. Tête noire est blessé mortellement à la tête lorsque l’assaut est donné au château par les gens du roi.

ARNAUD DE CERVOLE

Arnaud de Cervole, surnommé l’Archiprêtre est considéré comme le brigand le plus important de cette époque.
Issu de petite Noblesse, il fait de brillants début militaires à la solde du roi Jean, reprenant des châteaux aux Anglais, il s’en attribue d’ailleurs un certain nombre.
Il impose ses faits et gestes par la force car la loi se fait de plus en plus précise et efficace.
L’Archiprêtre fait donc une énorme fortune grâce à ses rapines et aux récompenses que lui valent ses faits d’armes.
Il épouse successivement deux femmes de haute noblesse aux dots estimables.
En 1357, Arnaud de Cervole marche sur Avignon pour punir Innocent VI d’avoir entrepris des négociations dont le résultat est néfaste aux compagnies, il dévaste tout sur son passage, assiège le palais des Papes ; le Pape l’excommunie et appelle à son secours la noblesse française et le roi, mais il est contraint de négocier avec le brigand qui mange a sa table. Arnaud obtient gain de cause, rémission de ses péchés et une forte somme d’argent avant de partir.
Arnaud de Cervole cherche à se ranger, si bien qu’il combat les « Routiers » dans l’armée régulière ; ce choix lui réussit mal et il est fait prisonnier. Sa réputation est telle que l’on hésitera entre lui et Duguesclin pour commander une importante campagne.
En 1365, Arnaud de Cervole est promu Chambellan du Roi de France, on lui confie la lourde tâche de diriger vers l’Orient l’immense armée réunissant les compagnies de brigands de la France.
Son armée est énorme et terriblement hétéroclite, elle se met enfin en route lorsque en Mai 1366, au cours d’une discussion, Arnaud de Cervole est assassiné par ses lieutenants.

LES TARDS –VENUS

Comme on les appellent, sont moins admirables que leurs devanciers, leurs rangs comprennent moins de génies militaires, leurs bandes sont médiocres.
Duguesclin tente à nouveau de les sortir de France et de les déloger des châteaux que l’Angleterre avait restituée.
Il n’y réussit qu’à demi car les Routiers sont si nombreux, insaisissables et incrustés dans le pays qu'ils resurgissent continuellement.
De son coté, la population réagit aussi, elle pend, noie, pourchasse les brigands avec énergie, elle rase les châteaux qui ont servi de repaire.
Le grand mouvement est récupéré par les seigneurs qui marchandent la tête des brigands avec les tribunaux.

RODRIGUE DE VILLANDRANDO

Pendant la seconde partie de la Guerre de Cent Ans, une grande compagnie se reconstitue, digne de celles du XIVe siècle, avec à sa tête un chef au destin plus éblouissant que celui de Arnaud de Cervole. Parti de rien, Rodrigue se constitue une formidable bande, réglée par une discipline de fer et une excellente organisation.
Comme ses prédécesseurs, il terrorise autant les seigneurs que les populations, lui aussi obtient des distinctions rares, il épouse une fille de sang royal, il est nommé Chambellan du Roi de France, mais en même temps il est promu « Empereur des brigands » titre qu’il ne chercha jamais à concrétiser en réunissant toutes les compagnies sous son autorité, ce qu’il aurait pu faire. La célébrité de Rodrigue est aussi grande en Angleterre qu’en France, ou qu’en Espagne, puisque le roi de Castille l’invite à manger une fois par an à sa table.
Vers la fin de sa vie, le brigand se réfugie dans une vie pieuse, il meurt en 1457 ou 1458.
Livre des sources médiévales:


LETTRES DU ROI CONTRE LES ROUTIERS QUI COURENT EN PAYS DE LANGUEDOC (1413)

Les lettres qui suivent ont été données à Paris le 10 août 1413 par Charles VI. Elles s'intitulent "Lettres contre les routiers et soldats qui couroient sans congé le pays du Languedoc et pilloient partout". Elles concernent ces hommes d'armes professionnels qui, n'étant plus employés pour "faire la guerre" sous la bannière d'un prince, d'un roi ou d'un grand du royaume, poursuivaient alors, pour leur propre compte, des actions militaires contre la population urbaine et rurale. Le cas le plus connu de ce type de rassemblement est la "Grande Compagnie" qui s'étant formée en 1361 dans la Champagne, ravaga pendant quatre longues années une bonne partie de la France :
Source: Archives Départementales de l'Hérault, Série A1, folios 326 v° à 329 r°. Auteur de la transcription: Jean-Claude TOUREILLE.



Charles, par la grace de Dieu Roy de France, au sénéchal de Toulouse ou à son lieutenant, Salut. Il est venu à notre connoissance que depuis peu de temps en ça plusieurs gens darmes, archiers, arbalestiers, gens de compagnie, routiers et autres gens de guerre sans avoir sur ce congé et licence de nous par nos lettres, ne autrement, deuement se sont tenus et tiennent en plusieurs lieux et villages de notre Royaume pour eux traire vers nostre ville de Paris et y pillent et robent notre povre peuple, vivent sur iceluy et gastent leurs biens et y font plusieurs autres grands dommages, maux et outrages dont notre dit peuple, qui a esté moult opprimé en autres manières, tant pour la guerre comme pour la mortalité grande qui n'a guères y a esté, seroient désert du tout et s'en pouroient ensuir très grands et irréparables inconvéniens à Nous et à notredit royaume, si hastivement n'y estoit pourveu;
Et, pour ce, Nous, voulans y pourvoir et préserver et garder à notre pouvoir notredit peuple desdites roberies, dommages, maux et inconvéniens, comme tenus cy sommes, et mesmement que l'en est sur apointement de bon accord des débas et descorde qui ont esté entre aucuns de nostre sang et lignage, et l'entendons a mettre à fin et conclure au playsir de notre Seigneur, vous mandons, commettons et enjoignons estroitement qu'incontinent ces lettres, veues toutes excusations cessans et autres choses arrière mises, vous, tant par cas et publications à haute voix et son de trompe comme autrement, faites faire en tous les lieux accoutumez à faire, cris et publications par tous les lieux de votre sénéchaussée et ressort d'icelle que vous verrez estre à faire commandement, de par Nous, à tous les viguiers, prévosts, capitaines, gardes, bourgeois et habitans de villes, châteaux, forteresses, ports, passages, jurisdictions et détroits des mettes de votredite sénéchaussée et ressort, que sur quanque ils se peuvent meffaire envers Nous, ils ne souffrent, ne laissent aucunes des dites gens d'armes, archiers, arbalestiers, compagnies, routiers et autres gens de guerre entrer, ne passer par lesdits lieux, et semblablement, que vous fassiez commandement à icelles gens d'armes, archers, arbalestiers, compagnies, routiers et autres gens de guerre, estans ez termes d'icelle séneschaussée et ressort, et aussy à toutes autres gens d'armes quelconques qui y viendront ou s'y assembleront, sans avoir sur ce mandement, licence ou congé de Nous,
dont il appert par Nos lettres patentes passées en notre grand conseil et de date subséquent ces présentes, que sur peine de forfaire corps et bien, et sur quanques ils se peuvent méfaire envers Nous, ils s'en départent tantost après ledit commandement, sans y séjourner aucunement, ne y retourner, ne eux y assembler en quelque manière que ce soit, et s'il y aucunes desdits gens d'armes qui ayent pris ou occupent aucunes villes, châteaux et forteresses ez termes de votredite sénéchaussée et ressort, que vous leur faites ou faites faire commandement, de par Nous comme dessus, qu'ils s'en départent et le vous rendent et baillent par Nous, tantost et sans délay, à ce qu'elles soient gardées de par Nous, en commettant par vous à la garde d'icelles telles personnes que vous verrez estre à faire jusques à ce que, par Nous, en soit autrement ordonné.
Et en cas que les dessusdits seroient, des choses devant dites, refussans, délayans ou en demeure, que vous les prenez ou faites prendre prisonniers pour en estre faite par vous telle punition qu'au cas appartiendra, et aussy en prenant réalment lesdites villes, châteaux et forteresses qu'ils occuperont, et les faisant garder de par Nous comme dit est, en procédant pour ce estre les dessusdits, et à chacun d'eux, à force et puissance d'armes, se mestier est, et par toutes les autres meilleures voyes qu'il se pourra faire en convoquant et apellant pour ce avec vous, se mestier est, de nos sujets nobles et autres de votredite sénéchaussée et ressort, et d'ailleurs environ, et, de ce, faites tant que la force en soit nostre et vous en demeure, ausquels, nos sujets,
Nous mandons par ces mesmes lettres que, pour faire ce que dit est, ils voisent avec vous, si tost qu'ils en seront requis, et, pour ce, se arment et assemblent de tout leur pouvoir et vous aident à entériner et accomplir les choses des susdites, et s'il avenoit qu'en ce faisant, iceux gens d'armes ou aucuns d'eux, se voulussent mettre a deffense ou rebeller, par quoy il convinst procéder et contreux par voie de fait, et il en y avoit aucuns morts ou mutilez, Nous ne voulons qu'il puist tourner à aucun préjudice aux dessusdits nobles, ne à autres qui seroient en votre compagnie et à votre aide, mais voulons qu'ils en soient et demeurent à toujours quittes, et leur pardonnons dès maintenant pour lors, en tant que mestier seroit, et aussy voulons et ordonnons que si lesdits désobéissans ou rebelles avoient chevaux, harnois et autres biens quelconques, ils soient employez et convertis au défrayement et dépayement de ceux qui, ainsy, les auront subjuguez, pris et emprisonnez, et avec ce, voulons et donnons congé, licence, autorité et mandement espécial à tous nosdits sujets, qu'ils puisent rescorré à icelles manières de gens leurs biens, s'ils s'efforçoient de les vouloir, prendre et emporter et garder, que ces choses dessusdites n'aient aucun deffaut; de ce faire nous donnons et aussy à vos commis et députez en cette partie plein pouvoir, autorité et mandement espécial, mandons et commandons à tous nos justiciers, officiers et sujets que, à vous, et à vosdits commis et députez, en faisant les choses dessusdites, obéissent et entendent diligemment, et, à vous, prestent et baillent conseil, confort, aide, secours et présence, se mestier est, et requis en sont.
Mandons, outre ce, à nos amez et feaux gens tenans et qui tendront notre Parlement à Paris, les maistres des requestes de Notre hotel, les gens tenans les registres de Notre palais à Paris, à vous, sénéchal, et à tous nos autres justiciers, officiers, commisaires et sergens, ou à vos lieutenans, et à chacun de vous, si comme à luy appartiendra, par toutes les causes, querèles, debtes, biens et possessions quelconques des dessusdits nobles et autres qui, ainsy, seront en votre compagnie, pour le fait dessus toucher, vous tenez et faites tenir en estat du jour qu'ils partiront pour y aller jusques à quinze jours après leur retour, sans faire ne souffrir estre fait ou attenté cependant aucune chose, au contraire aller contre d'eux, leurs pleiges ou autres pour eux obligez, mais si fait estoit, le remettez ou faites remettre sans délay à estat deu, car ainsy Nous plaist il, et voulons estre fait par la teneur de ces présentes, au vidimus desquelles fait sous seel royal, pour ce que ce présent original ne poura pas par aventure estre exhibé et monstré par tout il seroit besoin. Nous voulons estre adjoutée pleine foy pareillement de qu'à ce dit présent original.
Donné à Paris le Xe jours d'aoust, l'an de grâce mil quatre cens et XIII, et de nostre règne le XXXIIIe. Par le Roy en son grand conseil ou messieurs les ducs de Guyenne, de Berry, de Bourgongne et de Bar, le duc Louis en Bavière, vous et autres estoient.
Perron.

 
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